Casting principal : Tom Cruise, Miranda Otto, Dakota Flaming, Tim Robbins...
Musique : John Williams
Scénario : David Koepp d'après le roman de H.G Wells
Directeur de la photographie : Janusz Kaminski
Je trouve « La guerre des mondes » de Spielberg très intéressant dans la mesure où il prend en compte toutes les différentes versions qui existent de « La Guerre des Mondes », que ce soit le roman original d’HG Welles pour les différentes péripéties et pour l’ouverture et la fermeture du film, la version des années 50 à laquelle Spielberg rend hommage à travers une séquence mais aussi et surtout la fiction radiophonique d’Orson Welles car le film de Spielberg est lui aussi une expérience purement viscérale.
Avec « La Guerre Des Mondes », Spielberg invente presque un nouveau genre à savoir le film catastrophe purement subjectif. Tout ici est vu à travers les yeux d’un seul personnage, celui joué par Tom Cruise, c’est pourquoi il ne tombe jamais dans des facilités telles que la destruction de monuments célèbres, le discours du président des Etats-Unis… Nous avons seulement une séquence qui n’est pas vu par Tom Cruise mais par sa fille (Dakota Flamming) et qui traduit très bien le caractère du film, à savoir celle ou le père met un bandeau sur les yeux de sa fille tandis qu’il va tuer le personnage de Tim Robbins dans la cave. Le spectateur, tout comme la fille ne voit pas l’action, ne pouvant que la deviner, ne sachant pas non plus qui a tué qui jusqu’à ce que le bandeau se relève. Mais qui dit film catastrophe subjectif, dit forcément nouvelle manière de filmer l’action, à savoir à échelle humaine, ce qui fait vivre littéralement au spectateur l’action qui se passe à l’écran (la contre-plongée est ici omniprésente).
Mais Spielberg, et son scénariste David Koepp, savent très bien qu’ils ne peuvent pas se contenter de cela et vont notamment faire référence à plusieurs pans de cinéma qui vont servir à enrichir leur film. On commence par l’auto-référence, à savoir de nombreuse citations de la filmographie propre de Spielberg telles que « Jurassic Park » (lorsque le tripode chope la bagnole), « Minority Report » (le scanner du tripode dans la cave) ou encore « Il Faut Sauver le soldat Ryan » (séquences d’action tournées à l’épaule…).Mais aussi Spielberg reprend le même principe que Shyamalan dans « Signes » (sachant qu’en plus, Shyamalan idolâtre Spielberg, la boucle est bouclée) à savoir que les extra-terrestres ne sont que la représentation des démons intérieurs du héros. Le personnage de Tom Cruise a donc un seul but, celui de réunir sa famille, pour cela il doit s’affronter lui-même et surtout accepter son rôle de père et donc surpasser son fils (qui, lui, agit en véritable héros) en protégeant sa fille de l’invasion. Lorsqu’il réussit cela, il peut donc enfin être heureux. Le fait que le héros ne s’accepte pas est d’ailleurs très bien montré par son rapport avec les miroirs puisque dès qu’une vitre lui renvoit son reflet, il l’évite. Il brise ainsi la glace lorsqu’il joue au base-ball, il retourne le miroir face au scanner et se cache derrière lorsqu’il est dans la cave…
Pour toutes ces raisons, je place « La Guerre des Mondes » très haut dans mon classement personnel des films de Spielberg (mais ce n’est que mon avis personnel) juste après « Duel », « Minority Report », « A.I » et « La Couleur Pourpre ».